|
Le souvenir de Lavoisier ou le Big-Bang des penséesLe 2012-02-21 « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » La célèbre citation de l’économiste, philosophe et scientifique père de la chimie moderne reflète aussi l’histoire des peuples, de ses mouvements. Nos civilisations résultent de leurs échanges, qu’ils soient conduits de manière progressive par l’adoption des sciences et des intérêts commerciaux, ou de façon subite par le choc de confrontations armées, tels de mini big-bang dispersants les connaissances dans un amas de pensées éclatées, désordonnées, afin que leur réorganisation soit l’angle d’une civilisation nouvelle. Aujourd’hui nombre de peuples se trouvent dans cette situation de reconstruction. Espoir pour ceux qui n’avaient rien ou presque, peur de changements pour ceux qui avaient déjà. Il règne dans certaines régions du monde la vision inéluctable d’un avenir meilleur, la sensation d’un rayonnement retrouvé et décuplé par l’appropriation de techniques mondiales, bref un engouement pour ce qui va suivre. Tel n’est pas encore le cas en Occident. Le doute de ses propres aptitudes est soutenu par son abandon à ce qu’il peut apporter au monde. Ce ne sont plus les immenses connaissances acquises jusqu’à ce jour qui constituent sa marche vers l’avenir, ni sa soif de découvertes qui l’anime, mais sa capacité contemporaine à détruire ses propres convictions et spécificités. Dans son constat rébarbatif de «pertes de repères» duquel certains se complaisent à sublimer, le paradoxe tient à son arrogance à vouloir les exporter. Ce qu’il se complet à avoir perdu est encore détenu par d’autres, tel que ces sciences oubliées à l’aube du Moyen-âge et retrouvées au long des échanges. Le monde ne sera inexorablement ni mieux, ni plus mauvais pour lui, il sera simplement ce qu’il contribue à en faire.
|